La Quenelle Culturelle

Added on by Devil Whale.

(we know this in French. we just like it.)

Dans l’ombre de leurs copains folkeux The Head And The Heart, la formation de Seattle commence à prendre du galon. Sous l’impulsion d’un Brinton Jones dont le timbre de voix ne manque ni de chaleur ni de charisme, The Devil Whale sortait fin mai son second album intitulé Teeth, un recueil de chansons admirables qu’on rangerait volontiers parmi les perles Americana signées Jason Colett ou Dr Dog. La troupe américaine n’incarne pas vraiment un mélange des deux, musicalement parlant, mais partage avec eux plusieurs points communs: une écriture sincère qui fleure bon la côte ouest américaine, une envie d’évoluer dans des tempos particulièrement variés, puis, surtout, une même volonté à ne pas produire un disque dont le souvenir se limiterait à un ou deux tubes. Totale réussite pour les américains de ce côté-là, qui en dehors de ce qui ressemble à un hommage aux vieux hymnes des Creedance Clearwater Revival (« The Road To Hell »), ont accouché d’un opus solide et parfaitement homogène. Et parce que Teeth a été conçu par une bande de fins limiers consciencieux, n’étant pas du genre à quitter le studio avant que tout ne soit réglé au poil pour chaque piste, il ne dévoile sa vraie valeur que si pris dans son entièreté et dans l’ordre imposé. Histoire de profiter pleinement du soin et traitement de fond accordé aux compositions, s’inspirant régulièrement des rythmiques des premiers Cold War Kids (« Indians », le roc « Magic Numbers ») et de classiques des années 60 comme peuvent l’illustrer la ballade cotonneuse « Werewolf Army » ou l’énorme « Standing Stones », livré sur sable chaud avec choeurs pop et riffs beachy imparables. Derrière un ton très classique, le groupe offre une virée sonore impressionnante en saupoudrant de touches pop un son folk-rock lourd, percutant (« Earthquake Dreams », « Golden »), qui vous aggripe et ne vous lâche jamais.